Une table-ronde "Participation et mobilisation citoyenne dans la gestion des risques et des catastrophes"
ainsi qu'une conférence-débat avec JC Gaillard (Waipapa Taumata Rau / University of Auckland) "L’invention de la catastrophe : pouvoir et savoir au sein des discours sur aléa et vulnérabilité"
Ce séminaire aborde un paradoxe épistémologique trop souvent ignoré au sein d’une large part de la recherche sur les catastrophes associées à des phénomènes naturels. Il est en effet fréquemment tenu pour acquis que ces catastrophes sont des constructions sociales. Toutefois, cette même recherche s’appuie sur des cadres théoriques, concepts et méthodes tenus pour universels et appliqués à la compréhension de la souffrance au sein de sociétés et cultures extrêmement diverses.
Contact : contact-risc@services.cnrs.fr
Informations pratiques :
Campus Saint Germain, 45 Rue des Saints-Pères, 75006 Paris
Bât. Jacob, salle J536
Plan d'accès et lignes de transports
Mercredi 17 décembre 2025 de 10h à 16h
Ce paradoxe épistémologique est ancré dans l’héritage des Lumières ; soit l’hégémonie de la dialectique opposant nature et société ou, dans le jargon du champ d’étude des catastrophes, aléa et vulnérabilité. Cet héritage est désormais contesté et l’inconfort grandissant ressenti par un nombre croissant de chercheurs s’est cristallisé autour du manifeste et de l’accord sur l’étude des catastrophes qui appelle à repenser la recherche sur les catastrophes. Toutefois, ce manifeste n’offre pas un ou des cadre(s) épistémologique(s) pour une recherche plurielle et plus attentive à la diversité des réalités locales au-delà de l’Occident. Ce séminaire s’engage dans cette voie et s’appuie sur la pensée du Tout-Monde d’Edouard Glissant pour ouvrir un champ épistémologique où co-existeraient une pluralité de perspectives, non-hiérarchisées et non-normatives, sur les catastrophes.
JC Gaillard est Ahorangi o te Matawhenua / Professeur de géographie à Waipapa Taumata Rau / University of Auckland et chercheur associé au University of the Philippines Resilience Institute. Ses travaux sont centrés sur pouvoir et connaissance en matière de recherche sur les catastrophes. Ils s’intéressent également à l’inclusion dans la réduction des risques de catastrophe, notamment pour les minorités culturelles et de genre, les détenus, et les enfants. Un autre volet de ses recherches porte sur les Philippines et plus particulièrement l’étude du monde Kapampangan. Plus de détails sur : https://jcgaillard.wordpress.com
10h00 - 12h00 : Table-ronde - Participation et mobilisation citoyenne dans la gestion des risques et des catastrophes
- JC Gaillard (Waipapa Taumata Rau / University of Auckland), Un retour critique sur les politiques de participation dans la gestion des catastrophes
- Nils Kessel (Université de Strasbourg), Qu’est-ce qui est durable dans la réduction des risques de catastrophe ? Les enjeux autour des initiatives de participation et de gouvernance inclusive
- Agnès Deboulet (Université Paris 8), Recherches participatives et co-production de la recherche pour faire face aux inégalités urbaines : du Caire à Sao Paulo en passant par Marseille
Discutantes : Soraya Boudia (CNRS / Université Paris Cité) et Mina Kleiche (IRD)
14h00 - 16h00 : Conférence-débat avec JC Gaillard (Waipapa Taumata Rau / University of Auckland) - L’invention de la catastrophe : pouvoir et savoir au sein des discours sur aléa et vulnérabilité
Discutantes : Nathalie Jas (INRAE) et Duygu Kastogan (Izmir Katip Celebi)