Les changements globaux en cours exposent les sociétés humaines à une augmentation sans précédent des risques et des catastrophes (glissements de terrain, inondations, avalanches, extrêmes climatiques, incendies, séismes...) liés à la combinaison des impacts du changement climatique et des activités humaines. Cette nouvelle nature du risque peut également conduire à des catastrophes technologiques graves et à de fortes menaces environnementales comme l'ont révélé des polycrises ces dernières années, telles que l’accident nucléaire de Fukushima, l’ouragan Katrina, ou encore les feux de forêt en Californie.
Intégrer les savoirs issus de différentes communautés de recherche
Dans ce contexte, le programme de recherche Risques (IRiMa - Integrated Risks Management for more resilient societies at the global changes era) vise à fédérer et à intégrer les savoirs produits par différentes communautés de recherche, en particulier les géosciences, l’ingénierie, les sciences du numérique et les sciences humaines et sociales (SHS), qui sont fortement impliquées sur les risques mais travaillent souvent en silos et sans interaction directe avec la société, afin de traiter de manière systémique la gestion des risques naturels et technologiques.
Il ambitionne de formaliser une science des risques pour contribuer à l’élaboration d’une nouvelle stratégie nationale de gestion des risques et des catastrophes, et pour accélérer la transition vers une société capable de faire face à un ensemble de menaces, qu’elles soient hydro-climatiques, telluriques, technologiques, sanitaires ou couplées, de s’adapter et d’être plus résiliente.
Proposer des outils innovants pour détecter, comprendre, quantifier, anticiper et gérer les risques et les catastrophes
Le programme mettra ainsi en œuvre une série de recherches et d’expertises, et couvrira les différentes dimensions de l’analyse et de la gouvernance des risques : l’identification, la surveillance, l’évaluation, la préparation, la gestion de crise, le post-catastrophe, la remédiation et la prévention.
Il s’agit de produire des connaissances scientifiques sur les types d’aléas, la superposition et l’intrication de différents risques sur un même territoire, de mieux comprendre les logiques qui structurent la gestion des risques, et de développer des outils innovants pour mieux détecter, comprendre, quantifier, anticiper et gérer les risques et les catastrophes dans leur complexité (événements extrêmes, polycrises, effets en cascade, dynamiques multi-échelles, enjeux humains et socio-économiques, etc.).
Au-delà des avancées scientifiques et innovations attendues, le PEPR Risques doit contribuer à une meilleure organisation des capacités de recherche au niveau national, renforcées par le développement de pôles d'excellence capables de porter leur visibilité au niveau international sur un ensemble de risques (littoraux et de montagne, telluriques outre-mer, technologiques, sociaux). Il entend également participer à une meilleure culture du risque et de la durabilité, en augmentant la préparation, la gestion des crises, l'atténuation des risques pour développer un cadre de résilience intégré, en accord avec les objectifs de développement durable des Nations Unies.
6 axes de recherche et 8 projets ciblés
Le PEPR Risques est structuré en 6 grands axes scientifiques :
- Les axes 1 et 2 sont dédiés aux enjeux méthodologiques transversaux : ils construisent les fondements méthodologiques de cadres conceptuels et d'outils opérationnels qui concernent tous les cheminements possibles de la donnée à la décision, avec une complexité et une nature adaptative selon le contexte, et donc une forte pertinence pour les décideurs.
- Les axes 3 à 5 sont dédiés aux enjeux spécifiques de bassins à risques particuliers (montagne, littoral, outre-mer, zones industrialo-urbaines), pour étudier comment se déploient les différents risques (naturels, environnementaux, technologiques, sanitaires, biologiques) superposées sur certains territoires, entraînant parfois des effets en cascade.
- L'axe 6 se concentre sur le développement des infrastructures de plateformes nécessaires, avec un accent sur l'interopérabilité.
Le programme se décline en trois grandes catégories d’actions :
- Des actions de coordination (animation scientifique, organisation d’assemblées, de workshops, etc.)
- Des projets ciblés pour structurer et renforcer 5 pôles majeurs de recherche (risques littoraux, risques en montagne, risque NaTech, risques Outre-Mer, et un pôle sciences humaines et sociales), soutenir des infrastructures de recherche et des actions de formation et de développement à l’international.
- Des projets ouverts pour développer les compétences et l'infrastructure nécessaires pour renforcer la communauté à long terme, tant au niveau national qu'européen. Ces projets seront sélectionnés via un appel à projets dédié.
Partenaires
Le programme est construit autour d’un consortium national fédérant les grandes universités et les organismes nationaux de référence agissant dans le domaine des risques naturels, technologiques et environnementaux.
Le PEPR Risques (IRiMa) regroupe 13 principaux partenaires :
- Les 3 établissements co-pilotes : le BRGM, le CNRS, l’UGA ;
- L’INRAE, l’IPGP, l’INERIS, l’IRSN, l’IRD, l’Université de Bordeaux, l’Université Côte d'Azur, La Rochelle Université, l’ENS de Lyon et Grenoble INP.
Un programme de recherche mené dans le cadre du plan France 2030
Le programme de recherche Risques est un l’un des PEPR (Programmes et Equipements Prioritaires de Recherche) exploratoires financés dans le cadre du plan France 2030. Ces programmes visent à construire ou consolider un leadership français dans des domaines scientifiques d’intérêts national et européen considérés comme émergents. Il s'agit d'explorer des champs scientifiques dont les retombées espérées peuvent être multiples.
Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche (MESR) et le Secrétariat général pour l’investissement (SGPI) ont annoncé le 18 juillet 2022 la sélection opérée par l’Agence nationale de la recherche (ANR) du PEPR Risques.