Le programme de recherche Risques (IRiMa) lance un appel à projets sur la gestion des risques, des catastrophes et des crises d’origine naturelle et technologique. Il cible deux thématiques : le continuum données-modèles-décision et l’adaptation aux changements globaux. La date limite pour le dépôt des lettres d’intention est fixée au 15 mars 2025, 11h.
21 novembre 2024

Le programme de recherche Risques (IRiMa), co-piloté par le BRGM, le CNRS et l’Université Grenoble-Alpes, a pour objectif de formaliser une « science des risques » pour contribuer à l’élaboration d’une nouvelle stratégie de gestion des catastrophes et des risques et leurs impacts, dans le contexte de changements globaux, anthropiques et climatiques.

Il est structuré en 6 axes de recherche : 

  • Les axes 1 et 2 sont dédiés aux enjeux méthodologiques transversaux : ils construisent les fondements méthodologiques de cadres conceptuels et d'outils opérationnels qui rassembleraient tous les cheminements possibles de la donnée à la décision 
  • Les axes 3 à 5 sont dédiés aux enjeux propres à des bassins à risques particuliers (montagne, littoral, outre-mer, zones industrialo-urbaines) 
  • L'axe 6 se concentre sur le développement des plateformes d'infrastructures nécessaires, avec un accent particulier sur l'interopérabilité.

Il regroupe 8 projets ciblés. En complément, il apparaît nécessaire d’investiguer de façon plus approfondie certains sujets de recherche portés par la communauté scientifique française, qui ne sont pas abordés dans les projets ciblés, qui font appels à des expertises non présentes dans les consortiums du PEPR, et/ou qui proposent une approche à la fois intégrative et fortement innovante, c’est pourquoi le programme lance un appel à projets, dont le budget total est de 12M€. 

Les thématiques de l’appel 

Identifier des stratégies nouvelles pour mieux gérer ces risques demande d’analyser les différentes composantes qui sont à la base de cette gestion (prévention, anticipation, gestion de crise, réponse, rétablissement) et à les envisager dans un continuum de temps évolutif de façon à trouver lesquelles sont potentiellement à retravailler. Ces nouvelles solutions peuvent être inhérentes à chaque typologie d’aléa, dépendantes des systèmes vulnérables exposés et aux capacités des territoires à réagir techniquement, politiquement, économiquement

Le positionnement sur lequel les projets devront s’appuyer se définit sur deux verrous généraux, l’un concerne le continuum données-modèles-décision et l’autre l’adaptation aux changements globaux dans une vision co-construite avec les divers acteurs de la gestion des risques et des catastrophes :

Continuum données-modèles-décision 

La multiplicité des données d’observation de nature diverses (observation de la Terre, géophysique, réseaux de surveillance, capteurs citoyens, etc) rentrant dans l’évaluation des situations à risque demande de nouvelles stratégies de traitement, d’analyse, et d’intégration dans des modèles phénoménologiques, statistiques ou numériques. La façon dont les chaînes de traitement de l’information sont formalisées peut influer sur l’aide à la décision, notamment en situation de crise. Le continuum données-modèles-décision reste donc un sujet de recherche primordial dans la gestion des risques. Les incertitudes, la variété des représentations et des échelles spatio-temporelles, les interdépendances entre observables, les divers utilisateurs sollicités dans l’expertise, sont autant de composantes qu’il convient de bien définir et de bien maîtriser pour assurer la qualité des documents, cartes ou indicateurs servant la décision. 

Accroître la connaissance du risque peut ainsi être approché par l’analyse et l’exploitation des chroniques historiques (i.e., évolution du trait de côte, sismicité historique, chronologies d’événements hydrogravitaires, expériences et représentations des catastrophes), par approches expérimentales, moyens d’observation ou par modélisations numériques des processus en jeu. Ces différentes approches permettent de mieux comprendre, anticiper et faire face aux aléas (submersions ou érosions des cotes sableuses, instabilités gravitaires, séismes, évènements climatiques) mais aussi de mieux évaluer les impacts sur les enjeux exposés (milieu urbain et péri-urbain incluant des infrastructures civiles, quartiers d’habitats informels, zones d’activité). La vulnérabilité et la soutenabilité sociales et économiques des territoires impactés peuvent aussi être approchées par ces démarches novatrices analysant les conséquences sur des systèmes humains complexes et solutions pour y répondre. L’exploitation des modèles et des démarches pose aussi plusieurs questions qu’il convient de traiter, par exemple, sur les changements d’échelle, le choix des lois de comportement des matériaux, la prise en compte des contextes non stationnaires, la quantification des incertitudes, ou l’hybridation entre modèles à bases physiques et intelligence artificielle, les incertitudes sociales et économiques. L’utilisation de jumeaux numériques, d’approches de diagnostic et d’approches décisionnelles pour une gestion optimisée et résiliente des risques et des crises en lien avec les territoires et les milieux urbains mérite de ce fait d’être envisagée.

Adaptation aux changements globaux 

L’évolution climatique ainsi que la densification accrue des enjeux sur des territoires en développement, exposent de plus en plus nos sociétés à des risques de catastrophes – d’origine climatique comme tellurique – qu’il convient d’anticiper pour mieux y faire face. Cette anticipation, doit faire appel à des scénarios complexes d’exposition, prenant en compte à la fois les divers phénomènes (littoraux, gravitaires, météo, telluriques), les évolutions du climat et les accroissements socio-économiques sur les divers secteurs, tels que définis par les objectifs du développement durable. Ces trajectoires d’évolution, définis jusqu’à des échéances 2120 doivent servir à mieux identifier de nouvelles propositions pour les politiques publiques de prévention, de réduction durable du risque, de gestion de crise et d’adaptation au changement climatique, que ce soit pour des contextes naturels, ruraux, urbanisés ou industriels (i.e., solutions fondées sur la nature, technologies vertes) en métropole comme dans les outre-mer. L’adaptation de ces territoires est donc une question majeure dans la capacité des sociétés à faire face aux enjeux futurs en matière de risques. Cette adaptation, pour être efficace et opérationnelle, nécessite des stratégies multi-acteurs (scientifiques, autorités publiques, acteurs privés, citoyens), faisant appel à des partages d’information, une éducation des parties prenantes impliquées, des décisions collectives agissant pour le bien commun. Ces paris sur l’avenir nécessitent divers processus où les sciences du risque apparaissent pleinement dans leurs dimensions multidisciplinaires et intégratrices.

Caractéristiques des projets et calendrier

Les projets devront être hautement collaboratifs (4 à 10 établissements partenaires) et impliquer des expertises complémentaires puisées dans les géosciences, sciences du climat, sciences de l’environnement, les sciences humaines et sociales. 

Les projets auront une durée comprise entre 4 et 5 ans. 

Le montant de l’aide demandée devra être comprise entre 800k€ et 1M€ par projet. Les bénéficiaires de l’aide sont des établissements d’enseignement supérieur et/ou de recherche.

La construction des projets pour cet appel se déroulera en 2 étapes : 

  • 1ère phase : dépôt d’une lettre d’intention de quatre pages présentant les objectifs et grandes lignes du projet ainsi que le consortium pressenti. La date limite pour le dépôt des lettres d’intention est fixée au 15 mars 2025, 11h
  • 2ème phase : les responsables des lettres d’intention sélectionnées lors de la 1ère phase seront invités à déposer un projet complet.

Consultez le texte de l’appel sur le site internet de l’ANR