Objectifs
- Renforcer les activités scientifiques transversales du programme, en permettant les collaborations et en faisant émerger des approches intégrées des risques pour dépasser les approches en silos.
- Produire et valoriser de nouvelles connaissances scientifiques sur les situations de multirisques en matière d’observation, d’anticipation et de gouvernance.
- Construire les conditions d’une meilleure appropriation des connaissances et expertises scientifiques pour l’aide à la décision et l’action publique.
- Développer des nouvelles formes innovantes de représentations sociales et culturelles des risques et des catastrophes, en collaboration avec les professionnels et les institutions culturelles.
- Créer des synergies avec d’autres programmes sur les grands défis pour renforcer la pertinence des connaissances produites au regard des enjeux contemporains et la visibilité des résultats du programme Risques (IRiMA).
Un projet innovant
Ces chaires sont destinées à renforcer les activités scientifiques transversales du Programme Risques (IRiMA) en créant les conditions de collaborations pluri et interdisciplinaires à une large échelle autour d’un dispositif original par sa collégialité. Elles permettront des collaborations inédites et contribueront à faire émerger des approches intégrées des risques pour produire et valoriser de nouvelles connaissances scientifiques sur les situations de multirisques en matière d’observation, d’anticipation et de gouvernance.
Chaque chaire est animée par 3 coordonnateurs, réunissant plusieurs équipes autour d’un thème transversal qui sera travaillé avec différentes perspectives. Les collaborations prévues favoriseront l’interdisciplinarité, l’ouverture vers la société et la valorisation des résultats du programme en termes d’aide à la décision, d’élaboration d’action publique, de productions culturelles et éducatives.
Ce projet permettra l’émergence d’une nouvelle génération de doctorants et post-doctorants développant des approches et méthodes transversales sur les risques. Les doctorants et post-doctorants rejoindront le club des jeunes chercheurs programmé dans le projet INTERRISK.
Direction scientifique
Soraya Boudia (CNRS), Professeure à l’Université Paris Cité détachée dans le corps des directeurs de recherche au CNRS, co-directrice du PEPR Risques.
Marie Caille (CNRS), directrice adjointe scientifique auprès de l'Institut des sciences humaines et sociales du CNRS.
Présentation des chaires
Chaire 1 – Données, modèles et décision en science des risques
Coordination scientifique
Christophe Bérenguer (Grenoble INP-UGA).
Elena Di Bernardino (Université Côte d'Azur).
Olivier Millet (Université de La Rochelle).
Contexte et objectifs
La Chaire Données, Modèles et Décision en science des risques a pour objectif de développer la transversalité méthodologique, représentée par l’axe 2 du programme. Il s’agira de structurer un continuum allant de l’observation à la décision, en passant par la modélisation, l’étude des effets en cascades et des métriques de risques.
Cette chaire jouera un rôle pivot dans le développement de la transversalité dans la recherche fondamentale caractéristique du programme Risques (IRiMA), visant une expertise de haut niveau en mathématiques appliquées, sciences de l’information et en ingénierie.
Les thématiques méthodologiques travaillées par les équipes du projet, notamment au travers d’encadrement de thèses, viseront à développer des outils d’analyse de données, de modélisation, ou des méthodes d’aide à la décision en contexte incertain qui seront utilisées par les autres projets.
Cette position transversale placera le projet en interaction rapprochée avec les autres projets ciblés et d’autres programmes de recherche programme. Une collaboration avec le programme MathVives est déjà prévue pour le co-financement d’une thèse ainsi que pour répondre à des appels à projets en partenariat.
Axes de travail
Le projet s’articulera principalement autour des projets de thèses financés. Il sera ainsi organisé en plusieurs thématiques du continuum données-modèles-décision, parmi lesquelles figurent :
- La simulation des risques par modélisation d'ordre réduit, pour viser la réduction des coûts de calcul, tout en cherchant à préserver la qualité de l’information produite.
- L’analyse géométrique des données pour la détection de défauts/fissures dans les ouvrages ou pour les mesures par fibre optique.
- La géométrie statistique pour la modélisation spatio-temporelle d'événements climatiques multi-composantes.
- L’analyse du potentiel des données DAS (Distributed Acoustic Sensing/Système de détection acoustique distribuée) en sismologie, ingénierie et surveillance des tremblements de terre, mais aussi pour la détection de mouvements de populations et de véhicules dans un contexte de gestion de crises.
- L’apprentissage automatique fondé sur la physique pour l'assimilation des données DAS pour des dynamiques spatio-temporelles dans des domaines complexes, comme les zones fortement urbanisées.
- La conception optimale de mesures d'atténuation des risques naturels dans un contexte non stationnaire, notamment dans le contexte du risque gravitaire (chutes de blocs rocheux).
- La visualisation des données par diagrammes de persistance (extrêmes et données topologiques) pour améliorer les prédictions grâce à des algorithmes parcimonieux, sur des études de cas de sécheresse, de vagues de chaleur et d’incendies.
Chaire 2 – Multirisques
Coordination scientifique
Corinne Curt (INRAE).
Gilles Grandjean (BRGM).
Franck Lavigne (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne/CNRS).
Contexte et objectifs
De nombreux territoires sont exposés et subissent des dommages résultant d’aléas multiples et de leurs interactions. Face à ces situations, il est désormais primordial de reconsidérer les approches en silo au bénéfice d’analyses multifactorielles, que ce soit au niveau des phénomènes naturels ou de la gestion socio-économique des impacts. Ces analyses peuvent prendre plusieurs formes :
- Évaluation des effets combinés des multiples aléas.
- Analyse des multi-vulnérabilités.
- Gestion des territoires exposés au multirisque : adaptation des zones montagneuses, prévention en outre-mer, aide à la réflexion et communication sur le multirisque.
Pour développer ces nouvelles approches, une grande variété de méthodologies peut être utilisée, telles que :
- Approches participatives et enquêtes (ateliers, focus group, discussions, interviews, questionnaires) : perception des risques, solutions d’adaptation.
- Approches géohistoire et systémiques : chronologies événementielles multirisques et documentation du contexte social et physique associé, typologie des interactions, modélisation qualitative diachronique du système.
- Simulations numériques, approches systémiques : élaboration de scénarios multirisques, effets cascade en montagne, interactions terre-mer, vulnérabilités multiples.
- Approches statistiques : modélisation statistique des valeurs extrêmes non-stationnaires.
- Modélisation : modélisation mécanique avancée.
- Approches d’aide à la réflexion et communication : amélioration de la prévention des multirisques (décideurs / citoyen/ne).
Axes de travail
- Prévention des catastrophes en régions Outre-mer.
- Adaptation des zones montagneuses au changement climatique.
- Scénarios multi-aléas et évaluation des multi-vulnérabilités.
- Aide à la réflexion et communication sur le multirisque – Zones littorales et montagne.
Chaire 3 – Science, expertise et politique à l’ère des changements globaux
Coordination
Nestor Herran (Sorbonne Université)
Jean-Christophe Komorowski (IPGP)
Sylvie Ollitrault (CNRS)
Contexte et objectifs
Dans le contexte des changements globaux, la recherche et l’expertise scientifiques sur font face à des attentes et des contraintes plus nombreuses et plus complexes. Les objectifs de ce projet peuvent se regrouper en 3 grandes catégories :
- Impulser et structurer des recherches interdisciplinaires sur les interactions entre science, expertise et politique face à des attentes et des contraintes plus nombreuses et plus complexes.
- Traiter un ensemble de situations critiques, marquées par l’urgence ou la chronicité, pour analyser la production et la circulation des savoirs et de l’expertise scientifique dans l’ensemble des chaînes concernées par la connaissance et la gestion des risques.
- Éclairer les enjeux et outiller la recherche scientifique et l’expertise, en collaboration avec différentes parties prenantes, pour contribuer à renforcer les productions scientifiques dans décision et d’action publique à différentes échelles.
Axes de travail
- Incertitudes, alertes et gouvernance anticipatrice.
Production de connaissance et d’expertise par l’étude de situations d’urgence aux incertitudes multiples. Ceci permettant l’étude des trajectoires d’alertes et leur articulation avec la mise en œuvre des politiques de réduction des risques.
- Méthodologies et robustesse de l’expertise.
Évaluation des attentes et contraintes qui pèsent sur l’expertise scientifique dans un contexte de multiplication des alertes. Comment communiquer pour faire comprendre les démarches, apports et limites de l’expertise scientifique pré et post catastrophe ?
- Les politiques des risques à l’épreuve du changement climatique.
Mesure de l’impact du renouvellement des expertises, des alertes et de l’implication des mouvements sociaux et militants sur les débats à propos des risques dans l’espace public et sur l’action public.
Chaire 4 – Culture et médiation des risques
Coordination
Anne Rasmussen (EHESS/CNRS).
Sébastien Soubiran (Université de Strasbourg).
Jérôme Vergne (IPGP).
Contexte et objectifs
Cette chaire a pour ambition :
- D’étudier, à l’ère des changements environnementaux globaux, la mise en débat des risques dans l’espace public, leurs représentations culturelles, leur traitement médiatique, leurs réappropriations par différents publics.
- De faire un bilan des connaissances et produire de nouvelles recherches sur les mises en publics et en culture des risques, sur l’appropriation sociale des enjeux de réduction durable des catastrophes.
Elle engagera une série d’actions et d’expérimentations en collaboration avec différents acteurs de la gestion des risques et des institutions culturelles, pour :
- Élaborer conjointement de nouvelles formes innovantes de représentations sociales et culturelles des risques.
- Contribuer à construire une culture des risques qui renforce les capacités des populations à faire face, à prévenir, à être résilientes.
Axes de travail
- Mise en culture et en public des risques.
Établir un bilan des travaux de recherche et des réflexions expertes sur la mise en culture et en public des risques et catastrophes environnementaux sur la longue durée (musées, médias, cinéma, littérature...).
- Mémoire, histoire et patrimoine.
Saisir les multiples temporalités du déploiement et de l’impact des crises, de leur histoire et de leur mémoire (rapport au passé, au présent, au futur).
Constituer une base de données ouverte constituée de nouveaux corpus de matériaux documentaires (objets du quotidien, instruments scientifiques, archives écrites, audiovisuelles, archives orales, bâtiments…).
- Médiation et expérimentations culturelles.
Renouveler la conception des outils de médiation culturelle qui peuvent accompagner la socialisation des savoirs scientifiques sur les risques environnementaux et la construction d’une culture des risques.