Enjeux
En raison de leurs particularités physiques, les milieux montagnards sont propices à des aléas naturels souvent rapides et destructeurs qui incluent des phénomènes en cascade tels que des aléas couplés crues – tempêtes - mouvements de terrain, et des risques émergents comme ceux liés au recul glaciaire. Ils font l’objet de mutations sociétales rapides et présentent des vulnérabilités importantes notamment liées à l’accessibilité, générant des conflits d’usage de l’espace et des ressources.
Des efforts importants ont été réalisés à l’échelle nationale dans l'observation, la compréhension, la modélisation et l'atténuation des risques en montagne, toutefois, de nombreux processus physiques et sociaux spécifiques restent méconnus du fait de leur complexité, de la difficulté à observer ces territoires, et de leurs évolutions rapides et fortes. De ce fait, les incertitudes restent immenses sur les projections futures, notamment à l’échelle locale. Par ailleurs, la recherche sur les risques en montagne reste souvent cloisonnée en silos et les procédures de gestion reposent principalement sur l’hypothèse que les aléas et les enjeux n’évoluent pas avec le temps, or le contexte actuel de transitions rapides réfute cette hypothèse, de sorte que des zones jusqu’alors sûres peuvent devenir ultérieurement dangereuses. La cartographie des risques et l'aménagement du territoire sont donc des enjeux cruciaux pour l’avenir de ces territoires sensibles.
Chiffres clés
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7.00ans
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6.00partenaires
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4.00zones d'étude
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5.00sites pilotes
Périmètre scientifique
Le projet IRIMONT, mené dans le cadre du PEPR Risques (IRiMa), s’intéresse à l’ensemble des dimensions physiques et sociales des risques naturels en montagne, depuis la caractérisation des processus jusqu'à la prise de décision et l'adaptation dans un contexte de changements du climat et des dynamiques socio-environnementales.
Il concerne les problématiques suivantes :
- Les lacunes de connaissances qui empêchent une évaluation et une atténuation efficaces des risques, dont les liens entre les échelles locales et globales ;
- Les dynamiques d’évolution des risques et de leurs composantes sur le temps long, et les méthodes permettant leur prise en compte dans la cartographie et la gestion des risques ;
- Les risques en cascades multiples notamment du fait de la dégradation du permafrost, du retrait glaciaire, et de la diminution des couverts neigeux saisonniers.
Bloc rocheux ayant atteint une route, Savoie, février 2014
© CD73, J.-P. Clatot. Publié dans Eckert, N., Mainieri, R., Bourrier, F., Giacona, F., Corona, C., Le Bidan, V., & Lescurier, A. (2020). Revue Française de Géotechnique, (163), 3
Objectifs
IRIMONT s’articule autour de quatre axes de travail interdisciplinaires associant géosciences, sciences humaines et sociales, ingénierie et sciences des données.
Il vise à :
- Produire des résultats novateurs sur les processus critiques, les évolutions des risques en montagne et leurs composantes, notamment pour les risques émergents, et les méthodes permettant leur appréhension et leur anticipation ;
- Conforter une communauté de recherche d’excellence sur les risques en montagne en France, en s’appuyant sur les établissements et les universités à la pointe du domaine et en les mettant en réseau, à favoriser les travaux interdisciplinaires et inter-partenaires, et à contribuer à une nouvelle stratégie nationale d’appréhension des risques en montagne en développant de nouveaux outils à destination des parties prenantes ;
- Elaborer des projections de risques futurs sur des territoires cibles et sites pilotes, en partie extrapolables ;
- Capitaliser ces recherches au sein d’infrastructures pérennes et les mettre à disposition des territoires et des acteurs institutionnels et privés nationaux et internationaux.
Terrains d’étude
Les recherches au sein d’IRIMONT portent sur différents territoires montagnards afin de couvrir la diversité des contextes nationaux français, et d’avoir une ouverture internationale sur les massifs de très haute montagne :
- Les massifs de Haute montagne métropolitains (Alpes, Pyrénées) ;
- Les massifs de moyenne montagne métropolitains (Jura, Massif Central, Massif Vosgien), qui constituent des espaces distincts avec parfois des modalités de gestion des risques différentes, et qui peuvent servir de « modèle » pour anticiper des évolutions futures à plus hautes altitudes avec le réchauffement ;
- Les massifs de très haute montagne (Andes, Himalaya) qui concentrent des aléas de forte magnitude et/ou spécifiques et des populations importantes/vulnérables. L’occurrence d’aléas de grandes ampleur (phénomènes en cascade) peut là aussi permettre de mieux anticiper d’éventuels phénomènes catastrophiques en territoire métropolitain ;
- Les zones de montagne où le projet ciblé Risques Outre-mer du PEPR Risques (IRiMa) traite des risques d’origine hydro-climatique et gravitaire.
Au sein de ces terrains, 5 sites pilotes ont été identifiés pour permettre la dissémination et la démonstration des approches et outils développés.
Les membres du projet IRIMONT développeront des synergies et des activités communes avec d’autres projets ciblés du PEPR Risques, afin d’éviter les silos thématiques et méthodologiques. Des activités sont ainsi prévues sur des terrains d’étude partagés avec le projet ciblé Outre-mer, des développements méthodologiques communs avec les projets ciblés Risques NaTech, IRIMONT et Plateformes numériques, mais aussi des activités de capitalisation de données, et des sujets co-construits avec d’autres projets ciblés du PEPR.
Co-responsables
Nicolas Eckert (INRAE/Université Grenoble Alpes) coordonne le projet IRIMONT. Il est chercheur à l’UMR IGE en statistique appliqué aux risques en montagne, spécialiste des méthodes quantitatives d’évaluation des risques et de la prise en compte de l’impact des changements climatiques et socio-environnementaux sur les risques. Il est également co-porteur de l’institut des risques de l’Université Grenoble Alpes (avec Sandrine Caroly et Cécile Cornou).
Vincent Jomelli (CNRS) codirige IRIMONT. Il est directeur de recherche au CEREGE en géomorphologie dynamique des régions de montagne, et étudie la réponse des aléas naturels aux variations du climat. Il est également spécialiste de l’évolution des glaciers sur le temps long à partir d’approches géochronologiques.
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