Les problématiques liées à la sécurité globale ont été pris en compte dans le financement de la recherche française depuis une vingtaine d’année. L’Agence nationale de la recherche (ANR), qui fête ses 20 ans en 2025 et a co-organisé cet évènement avec le Ministère chargé de l’Enseignement supérieur et de la recherche et le Secrétariat général pour la Défense et la Sécurité Nationale, ouvrait dès 2006 des programmes nationaux de recherche liés à la sécurité globale avec une orientation vers les enjeux numériques.
En 2025, la thématique retenue : « La Sécurité globale, face aux défis du changement climatique et de la transformation numérique. » montre la prise de conscience des acteurs de la recherche publique et privée, de l’enseignement et de la défense nationale, des nouveaux enjeux imposés par les aléas climatiques.
Les nouveaux défis de la sécurité globale
Face à ces nouveaux défis - qui concernent la sécurité des populations (migrations), l’alimentation (raréfaction des ressources) et à la capacité d’adaptation - des outils et méthodes de gestion des risques ou des crises auxquelles il est nécessaire de se préparer dès aujourd’hui sont en constante évolution.
Cette multiplication des crises et l’augmentation de leur imprévisibilité doivent conduire à faire évoluer ces outils et méthodes grâce à une coopération accrue entre toutes les parties impliquées (chercheurs, agents opérationnels, décideurs, citoyens).
La recherche Française et Européenne en action
La sécurité globale est désormais bien intégrée dans les outils de financement de la recherche, en France comme en Europe.
- En Europe, grâce aux appels à projet « Horizon Europe » (plus important programme de recherche et développement dans le monde avec 95,5 milliards d’euros de financement entre 2021 et 2027) ;
- En France, grâce aux appels à projets de l’ANR, qu’ils soient génériques ou thématiques, et le plan d’investissement France 2030, qui finance de nombreux programmes tels que Risques (IRiMa), avec une forte intégration des problématiques de sécurité globale. Du côté des collectivités et des entreprises, les régions et les pôles de compétitivité jouent également un rôle important de financement et de recherche et développement.
L’Europe est donc en passe de devenir le continent à la pointe des recherches pluri et multidisciplinaire liées aux enjeux de la sécurité globale sur tous ses aspects.

Présentation du programme Risques (IRiMa) le 26 mars 2025 lors de l'édition 2025 du Workshop interdisciplinaire sur la sécurité globale (WISG).
© PEPR Risques (IRiMa)
Un programme sous le signe de l’adaptation
Organisée en 3 thématiques, ces deux journées ont permis de faire le point sur les connaissances actuelles et d’encourager la co-construction de scénarios d’adaptation multidisciplinaire.
Le numérique souverain – la maîtrise des outils numériques fait désormais partie des conditions de stabilité politique et économique de nombreux états. Or, cette stabilité est fréquemment mise à l’épreuve par des attaques de plus en plus sophistiquées nécessitant une adaptation constante des outils de contrôle en parallèle du développement d’une forme de souveraineté, dont la définition reste à enrichir par les résultats de la recherche.
L’évolution climatique et la gestion de crise – la multiplication des crises environnementales et l’évolution des scénarios climatiques impliquent une adaptation constante des solutions. Cette sollicitation inédite des infrastructures de gestion de crises amène à une coopération interdisciplinaire (scientifiques, opérationnels, décideurs, citoyens, etc.) qu’il est dorénavant question d’évaluer pour viser une organisation, une capacité d’adaptation et une efficacité optimale.
L’adaptation de la recherche scientifique – la sécurité globale inclut par définition une grande variété de risques et de disciplines impliquées. Cette diversité est une richesse sur le plan de la réflexion et une force quant aux opportunités de transformations industrielles et opérationnelles de ces savoirs.
Inclus dans la session dédiée à L’évolution climatique et la gestion de crise, Gilles Grandjean (co-directeur du programme Risques (IRiMa)) y a présenté l’organisation, les objectifs et méthodes du programme. Cette session a également permis une discussion ouverte avec des interlocuteurs de diverses expertises et de présenter deux autres projets :
- ATEST - Une Approche Transdisciplinaire des risques Émergents sur un Territoire : repenser la gestion de crise face au réchauffement climatique (I3-Telecom Paris (UMR 9217), IP-Paris).
- GOBEYOND - GeO and weather multi-risk impact Based Early warning and response systems supporting rapid deploYment of first respONders in EU and beyond (Horizon 2020) (PREDICT Services).